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par Jean François Bouthillette


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Enfants à Port-au-Prince.

"Paru dans le Magazine canadien University Affairs/Affaires Universitaires, le 9 avril 2014"

La toute première cohorte d’étudiants de l’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH) terminera sa première année scolaire à la mi-mai.
 
Ils sont 61 étudiants sur les campus de Cap-Haïtien, de Port-au-Prince ou de Hinche à bénéficier depuis l’automne de l’enseignement et de l’encadrement de professeurs étrangers qui travaillent au sein du nouvel établissement.
 
« C’est avec ces étudiants qu’on pourra aider le pays à se relever vraiment, à devenir autonome », affirme Samuel Pierre. Professeur à l’École polytechnique de Montréal et Haïtien d’origine, M. Pierre est l’un des universitaires canadiens à avoir initié le projet, dans la foulée du séisme de janvier 2010.»
 
« L’idée, explique-t-il, est de donner à la société haïtienne les capacités scientifiques et technologiques qui lui font trop souvent défaut, de même qu’à juguler l’exode des cerveaux en formant sur place des intervenants compétents. Dans les universités haïtiennes, il n’y a pour l’instant que 150 professeurs qui ont un doctorat, explique M. Pierre. Pour une population moindre, au Québec, on en a 10 000. »
 
D’ici 10 ans, l’institut compte avoir formé 1 000 scientifiques qui pourront soutenir de l’intérieur le développement d’Haïti; un moyen de préparer le pays à s’affranchir une fois pour toutes de l’aide internationale.

 
Des accents canadiens
 
Depuis l’automne, les premiers étudiants suivent des cours au doctorat, à la maîtrise ou au diplôme d’études supérieures spécialisées d’un programme en science de l’éducation, le premier programme offert par l’établissement.
 
Ils sont en Haïti, mais leurs professeurs proviennent surtout d’universités canadiennes :de l’École polytechnique de Montréal, du réseau de l’Université du Québec et de la TÉLUQ, qui sont tous des partenaires de l’ISTEAH. D’autres se sont aussi engagés dans l’aventure. Des professeurs de l’Université Laval, de l’Université du Manitoba, de l’Université McGill, de l’Université McMaster, de l’Université de Montréal, de l’Université d’Ottawa, de l’Université de Sherbrooke, ou encore de l’Université Wilfrid, ainsi que des collègues du Massachusetts Institute of Technology, États-Unis, ou du Centre national de la recherche scientifique, France. Certains vont enseigner sur place pendant quelques semaines de manière ponctuelle et la vidéoconférence est très utilisée.

 
Des formations ciblées
 
Après des professeurs, ce sont des ingénieurs que l’ISTEAH veut former, dès l’an prochain. « Il faut arrimer la formation aux besoins réels du pays, et pour ce faire on a procédé par enquête, explique M. Pierre. On a pu constater des besoins criants en génie informatique, alors on va former des spécialistes en conséquence. »
 
Après des professeurs, ce sont des ingénieurs que l’ISTEAH veut former, dès l’an prochain. « Il faut arrimer la formation aux besoins réels du pays, et pour ce faire on a procédé par enquête, explique M. Pierre. On a pu constater des besoins criants en génie informatique, alors on va former des spécialistes en conséquence. »
 
À l’automne, Ottawa a injecté près de 500 000 dollars dans l’ISTEAH, par l’entremise du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), principalement sous forme de bourses d’études pour les étudiants.
 
Dès que le projet lui a été présenté au début de 2013, le CRDI a reconnu sa valeur. « C'est une occasion de renforcer la qualité de la formation et de la recherche dans les universités haïtiennes, soutient Ann Weston, directrice de programme au CRDI. Ça permet de renforcer tout le pays, de lui donner les moyens d'analyser ses problèmes, d'y trouver ses propres solutions. »
 
Elle voit aussi dans l'ISTEAH un moyen concret d'éviter la perte des forces vives du pays. « L'avantage, dit-elle, c'est que les gens qui suivent ces formations sur place peuvent continuer, en parallèle, à travailler dans les universités, dans les entreprises et dans la fonction publique haïtienne » et d’y faire une différence.




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